samedi 3 avril 2010

Steward Island : The curse is never broken...

Là voilà la fameuse « 3ème île » de la Nouvelle-Zélande ! Surnommée par certains comme ça, devenu pour nous l'île noire !

Premièrement, nous avons eu notre plus gros mal de mer dans le ferry. 1 heure entre la régurgitation et le malaise. Nous ne savons toujours pas si le problème est du à la conduite du chauffeur, le fait que l'on soit situé en plein milieu de la bête ou juste les vagues mais mon estomac s'en souvient encore trop bien. Interdit de parler bouffe pendant tout le voyage, sous peine de lourdes conséquences !

Après cette heure fort agréable, nous sommes arrivés sur l'île de Steward Island. Nous voulons retirés les scooters que nous avons bookés avant le départ. Normalement, ca prend 5 minutes. Mais des personnes âgées ont décidé de prendre le bus faisant le tour de l'île en achetant les billets, le matin même. Et ce bus part dans les 10 minutes. Donc il faut traiter les 30 demandes avant la notre.

Un quart d'heure plus tard, une personne de l'office nous demande de parler à une Marilyn pour qu'on récupère les scoots. Encore 5 minutes plus tard, ce n'est pas Marilyn qui vient vers nous. Un mélange entre Mireille Mathieu et une prof sortie tout droit d'Harry Potter s'adresse à nous en nous parlant comme... de la merde. On sent déjà son mépris à notre égard. Je ne sais pas si c'est parce qu'il y avait du monde, si c'est parce que nous sommes jeunes. Ou si c'est juste parce que c'est juste que par les gens cons n'ont pas besoin d'excuse pour l'être, ils le sont naturellement.

Pour revenir à la location, elle commence par nous demander si nous avons déjà conduit des scoots. La réponse est non.

« It's not a very good place to learn ! », dit-elle avec son air renfrogné.

Elle enchaîne en faisant mention d'une caution, ce qui nous oblige à donner notre carte de crédit. Qu'on a laissé dans la voiture puisqu'à la réservation, on nous a assuré que tout était réglé. En guise de caution, ils ont gardé nos permis de conduire toute la journée après âpres négociations.

Etape suivante, essayer le monstre !

Un petit, ou plutôt minuscule, Suzuki, nous attendait devant l'enseigne. Bon pour un enfant de 8 ans mais moins pour quelqu'un de ma taille. La mégère nous explique comment enlever la béquille et comment démarrer l'engin. Enfin essaye. 6 scooters sur 8 n'avaient plus de batteries. Un simple check-up régulier pourrait être le minimum syndical pour une daube qu'on nous loue à 67 $ NZ la journée « seulement ».

Finalement, elle en trouve 2 en état de marche. Après une autre démonstration de sympathie (« Etes-vous en train de regarder ? Je viens de vous le montrer !), Vanessa essaye la première. L'équilibre est dur à choper, l'espace pour essayer est aussi petit que le scoot' et peuplé de voitures et pour arranger le tout, le « prof » est une véritable peau de vache. On a donc toutes les conditions requises !

Mon essai fut laborieux pour une raison évidente: c'est trop petit ! Mes genoux flirtaient généreusement avec le guidon, à tel point que lorsque je voulais toucher les poignées d'accélérateur et de frein, mes mains touchaient mes rotules ! A la fin de mon aller-retour, j'ai fait un demi-wheeling et un bout de l'avant est sorti de ses gonds d'un dixième de millimètre. Je me suis mangé un bout du scooter sur le genou mais Super Grannanny s'en tape et me tint à peu près ce langage : « You broke it ! »

Bien sûr, elle voulait nous faire payer pour la « casse ». Au final, cela nous a coûté 12 €. Nous avons switché la résa des scoots en voiture parce que les routes étaient dangereuses et que notre conduite ainsi que la qualité des véhicules nous aurait pas permis de faire grand-chose. Surtout pour moi, je dois bien l'avouer ! ; )

Les voitures semblaient cools puisqu'on nous avait parlés de « petites bulles », comme si l'île n'abritait que des voitures écolo spécialement achetés pour la préserver. En réalité, c'était pas trop le cas.

C'était juste une vieille Ford Ka manuelle d'une dizaine d'années, rouillée dont les portes avaient du mal à s'ouvrir et à se fermer et plutôt capricieuse à conduire. Exigeante, pas fiable et assez imprévisible, cela ne va pas être aussi facile qu'avec notre Nissan Wingroad quasi neuve ! Pour arranger le tout, les routes sont souvent à sens unique, très étroites et sans revêtement. Ami des petits cailllous, it's for you ! Nous voilà donc à jongler entre la 1ère et la 2 dans les 26 petits kilomètres tortueux de Steward Island une heure après notre arrivée.

Nous croisons rapidement le Old Bus Tour mais le point positif, c'est que l'île est déserte et qu'en gros, les paysages sont pour nous. Rouler, marcher, regarder, prendre en photo et reprendre la caisse vers la prochaine destination, tout se déroule bien. Mais!

45 minutes avant la fin de la location, j'ai fait un demi-tour pour aller du côté de Golden Bay... Et c'est parti en vrille. La Ka nous avait déjà feinté dans la journée en se retrouvant embourbé avec deux brins d'herbes mouillés et nous avait coincé l'espace d'une minute. Mais là, c'est plus compliqué.

Les routes de l'île sont hyper étroites. Et le virage précédent était trop sec pour pouvoir tourner directement. En gros, la seule possibilité était ce foutu demi-tour. Je commence donc ma manœuvre devant 4 marcheurs. Ca démarre bien mais lorsque j'étais sur le bord de la route prêt à repartir, la caisse s'est embourbé, encore, sur de l'herbe mouillée. En direction d'un bon gros trou constitué d'arbres et d'une végétation prête à nous accueillir pour le meilleur et pour le pire.

Ma première pensée est de me demander pourquoi la caisse a pu faire un truc pareil. Secondo, j'essaye d'aller en marche arrière. Mais parce que la pente de la route était trop prononcée, la marche arrière nous fait aller vers l'avant ! La seule solution était donc d'être poussé par nos amis marcheurs sur le bas côté. Du moins, c'est ce que je pensais.

L'un des couples de marcheurs qui a vu toute la chose essaye de nous aider mais la dame me dit que l'une des roues arrières ne touche plus le sol et que cela ne sera pas possible de nous sortir de là de cette manière. Elle s'en va chercher de l'aide auprès d'un local. Ce qui engendre l'arrivée d'un Howard Stern/Jango Edwards en scooter blanc muni d'une corde qui restera avec nous pendant une bonne partie de l'aventure. A partir du moment où nous devons juste attendre, j'étais obligé de laisser le pied bien appuyé sur le frein et le frein à main enclenché pour que la voiture n'avance pas d'un coup.

Il commence par faire un noeud de marin et l'attache à un gros pick up d'une entreprise de travaux qui passait par là. Bien entendu, jour de chance, la corde casse ! Heureusement, j'avais un doute sur la réussite de ce sauvetage à l'arrache et j'ai remis immédiatement mon pied sur le frein et remis le frein à main. Sinon, je ne sais pas dans quel état je serais en train de raconter ça. Je dois préciser que Vanessa n'était plus dans la voiture depuis que nous avons essayé de pousser la voiture. Après que la corde cassa, le gars au pick-up est allé prévenir le garage à 5 minutes de là disposant d'un camion pouvant nous tracter.

Pendant qu'on attendait après le garage, je réfléchissais à toute cette situation en étant entre le « C'est pas possible, c'est un putain de cauchemar, je déteste cette île » et « Tout va bien se terminer mais j'attendrais la fin pour en être sûr ». Nous avons du attendre plus d'une demie heure après le garage, toujours avec le pied sur le frein.

Le garagiste est arrivé avec la police, ils ont pris 10 minutes supplémentaires pour emballer la caisse de chaînes afin de la remonter. Ils semblaient tous très relax.
Mais je retiens quand même quelques phrases qui ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd :
« Vous n'êtes pas les premiers à qui ça arrive. »
« Ca arrive souvent, surtout avec ces bagnoles. »
« Ils ne devraient pas louer des trucs pareils. »
« Arrête de bouger, tu me rends nerveux. »

Et à la fin, le fameux :

"Vous êtes chanceux."

Drôle de manière d'être chanceux vous en conviendrez. Mais bon l'important, c'est la santé comme dit ! Et la voiture n'a encore une fois strictement rien. Juste un bout de l'aile au-dessus de la roue avant embourbée dans l'herbe qui fut disloquée mais qui se remet en deux coups d'huile de coude. Le garage semblait aussi habitué puisque ça lui a pris à peine 5 minutes de sortir la voiture, une fois le tout bien arnaché. J'ai oublié de préciser que la porte côté conducteur était fermé de l'intérieur par je-ne-sais quelle raison. Il m'était donc impossible de sortir de la caisse rapidement au cas où, à part par la fenêtre. Comme je n'ai pas encore mon brevet de Bruce Willis, je ne pense pas que cette opération se serait très bien déroulé... En plus, je ne pouvais pas mettre ma ceinture parce qu'elle était bloquée pendant toute l'histoire ! Je l'ai enlevé à un moment de l'accident et je n'ai jamais su la remettre.

Ce remake de n'importe quelle scène d'action comprenant un crash de voiture proche d'une jungle n'était pas si fun que ça à vivre mais tellement irréaliste encore une fois que je suis resté assez zen au final. Ca nous a coûté le prix de la caution, 200 € environ. Le prix incluant la dépanneuse et le petit coup sur la pièce sorti de ses gonds. La galère mais rien comparé à ce qui aurait pu arrivé. C'est tellement frustrant de se faire entendre tout le reste de la journée qu'on a été chanceux alors que le problème était la fiabilité de la voiture et son état et non notre capital chance...

En tout cas, je garde quelques leçons de cette aventure :
-ne plus jamais louer quelque chose avant de le tester.
-être encore plus méfiant vis-à-vis des dépliants et excursions de ce genre.
-ne jamais acheter de Ford Ka. Ou de Ford tout court.
Heureusement le reste de la journée était plus reposant avec quelques marches autour de l'île et une discussion autour de la faune locale avec une mère de famille et de ses 2 gamins qui s'amusaient à prendre des méduses à la main avant de les jeter à l'eau.


Et pour finir, le retour en ferry était nettement plus agréable grâce une petite astuce pour éviter le mal de mer donné par le staff :

Si vous êtes droitier, vous mettez un bouchon dans votre oreille gauche. Et si vous êtes gaucher, ce sera l'oreille droite. Cela réduit grandement les secousses.

Un saut à l'élastique, un problème de voiture, frôler la mort 2 fois, ça fait beaucoup pour une semaine ^^

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